Né le 12 juin 1927 à Portland dans l’Oregon, Frank Paul Bowman commence à apprendre le français à l’âge de douze ans sous la férule de Helen Desmond qui applique la “Direct Method”, l’encourageant à tenir un journal et à retenir par cœur des poèmes (dont Le Lac de Lamartine) plutôt qu'à commencer par l'étude de la grammaire française, qu’il n’entreprend méthodiquement qu’à l’âge de 24 ans. Il étudie le latin et l’espagnol au lycée mais choisit les French studies quand il s'inscrit en 1944 en Premier cycle au collège universitaire de Reed. Ses études s'interrompent lorsqu'il est appelé par l’armée américaine, mais la Seconde Guerre mondiale est terminée et il est affecté au service psychiatrique du Madigan General Hospital de Washington. Il est réformé au bout de 18 mois au cours desquels il a lu Proust, Duhamel et Jules Romains, et reprend ses cours à Reed où il rédige sa “senior thesis” sur La Jeune Belgique, une revue belge symboliste et naturaliste. Il suit également des cours d’été à Mills College, où il rencontre l’Académicien Michel Mohrt, professeur invité à l’université de Yale où il obtient à Bowman une bourse. À partir de 1949 il est à Yale où il suit les cours de Henri Peyre et Erich Auerbach. Il passe une annéeà l’École normale supérieure à Paris (1950-1951), où il fréquente Michel Foucault, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Le Goff, suit les cours de Bachelard et Merleau-Ponty et se lie d’une amitié durable avec Jacques Seebacher, ainsi, lors d’un séjour ultérieur, qu'avec la spécialiste de Germaine de Staël Simone Balayé. Il soutient en 1955 une thèse consacrée à l’ironie dans le roman du xixe siècle à travers les œuvres de Constant, Mérimée, Fromentin, Stendhal et Gobineau (Irony and the Hero Novel), dont il tire un premier ouvrage en 1962. Il établit lui-même un lien important entre sa foi anglicane et sa lecture du romantisme, et définit ses convictions comme « celles d’un membre de cette partie de la communion anglicane qui se veut toujours fidèle aux dogmes et doctrines de l’Église catholique et d’un “gauchiste” impénitent qui continue à lutter pour les causes perdues poussé par la certitude qu’un Royaume meilleur se réalisera » (Le Christ romantique, p. 10). Son engagement l’amène ainsi à critiquer dans un ouvrage académique l’action du président Reagan, estimant qu’elle avait appauvri les États-Unis.
Frank Paul BOWMAN
Rédacteur prinicpal :
Isabelle Safa
Champ disciplinaire :
Littérature