La deuxième séance du séminaire Imaginaires de la Révolution (IMAREV 18-21) aura lieu vendredi 3 février 2017 de 14 à 16 heures à l’université Paris Diderot (bâtiment des Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris), dans la bibliothèque Jacques Seebacher (escalier A, deuxième étage).
Autour du livre d’Éliane Viennot, Et la modernité fut masculine (1789-1804), Paris, Perrin, 2016; et de l’exposition Amazones de la Révolution. Des femmes dans la tourmente de 1789 (5 novembre 2016-19 février 2017, Versailles, Musée Lambinet), sous le commissariat de Martial Poirson, qui a également dirigé la publication du catalogue aux Éditions Gourcuff.
L’actualité récente nous offre plusieurs publications et événements culturels qui viennent prolonger et renouveler une longue tradition d’histoire des femmes et des rapports de sexe en Révolution. Cette séance sera l’occasion de revenir, en compagnie de Martial Poirson et d’Éliane Viennot, sur les enjeux politiques d’un «imaginaire de genre» construit aussi bien par la Révolution, ses institutions et ses acteurs, que ressaisi dans la diversité de ses mémoires. Ce qui «fait scène», comme la marche des femmes du 5 octobre 1789, ou le poignard levé de Charlotte Corday, ne vient-il pas privilégier la part de la violence féminine, signe d’une «irruption des possibles» (E. Viennot) autant que source d’une «émancipation contrariée» (M. Poirson)?
Animé par Florence Lotterie, Sophie Lucet et Olivier Ritz.
Éliane Viennot est professeure émérite à l’université de Saint-Étienne, membre de l’IHRIM (UMR 5317) et de l’Institut universitaire de France (2003-2013). Spécialiste des femmes d’État de la Renaissance et des discours relatifs aux savoirs des femmes, elle a impulsé un programme de recherches sur la Querelle des femmes, «de la Renaissance aux lendemains de la Révolution» (4 volumes parus) et elle travaille aux retrouvailles de la langue française avec l’usage du genre féminin (2014, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin! Petite histoire des résistances de la langue française; 2016, L’Académie contre la langue française: le dossier «féminisation»). Elle a cofondé la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (2000) et l’Institut Émilie du Châtelet pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre (2006). Elle travaille depuis une quinzaine d’années à une histoire des relations entre La France, les femmes et le pouvoir (2006, L’invention de la loi salique, 5e-16e siècle; 2008, Les résistances de la société, 17e-18e siècle; 2016, Et la modernité fut masculine, 1789- 1804).
Martial Poirson est professeur de l’université Paris 8 et Visiting professor de New York University. Spécialiste d’histoire culturelle, d’esthétique théâtrale et de littérature, il a publié plusieurs ouvrages, dont Spectacle et économie à l’âge classique (Classiques Garnier, 2011) et Politique de la représentation (Champion, 2014) et coordonné plus de vingt-cinq ouvrages collectifs. Ses recherches, au croisement de la littérature, des arts, de l’économie politique et de l’histoire culturelle, ont largement contribué à la réflexion sur la Révolution française comme productrice d’imaginaires collectifs. Il a notamment publié Théâtre et Révolution: Politique du répertoire (Desjonquères, 2008), L’écran des Lumières (Oxford, SVEC, 2008), Filmer le dix huitième siècle (Desjonquères, 2009); La Terreur en scène (Louvain, Etudes théâtrales, 2014), Révolution(s) en acte (RHT, 2015), La Révolution française et le monde d’aujourd’hui: mythologies contemporaines (Classiques Garnier, 2014) et Amazones de la Révolution, Les femmes dans la tourmente de 1789, Paris, Gourcuff, 2016. Il est également commissaire d’exposition («Culture populaire et révolution française (XXe-XXIe siècles)», Musée de la Révolution française, 2013-2014 ; «Amazones de la Révolution», Musée de Versailles, 2016-2017).
Université Paris-Diderot, centre Jacques-Seebacher; CERILAC, axe «Penser et écrire avec l’histoire».
Prochaine séance: vendredi 24 mars (séance doctorale: Fanny Arama, Laura Broccardo, Erwan Guéret). Voir le programme pour l’année 2016-2017 (pdf).
Légende de l’image: William Henry Fisk (1827-1884), Robespierre recevant des lettres d’amis de ses victimes menaçant de l’assassiner, Musée de la Révolution française Inv. MRF 2009-5. © Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille.
Source de l'annonce du séminaire: le carnet de recherches d'Olivier Ritz.